Une victime de viol qui ne se debat gui?re, ca ne souhaite pas penser qu’elle consent
LE PLUS. «J’ai ete violee a 55 ans et je n’ai gui?re crie». C’est le temoignage publiee via Beverly Donofrio, le 13 aout dernier, en reponse aux stereotypes persistants qui pesent i propos des victimes d’agressions sexuelles. Notre psychiatre Muriel Salmona decrypte nos mecanismes qui peuvent expliquer l’etat de sideration dans lequel se trouvent les personnes agressees.
Edite avec sebastienbillard Auteur parraine avec evigoureux
Illustration via le viol (R.BEN ARI/MAXPPP).
A toutes celles et ceux qui seront encore tente-e-s de dire, ou de se dire en leur for interieur, si l’on leur rapporte un viol : «pourquoi n’a-t-elle nullement crie, ne s’est-elle nullement debattue, n’a-t-elle gui?re fui ?», «moi, a sa place, jamais je ne me serais laisse faire !» ; et si la victime est un homme : «comment est-ce possible ?», Beverly Donofrio leur repond au sein d’ le excellent article «J’ai ete violee a 55 ans et je n’ai pas crie», dans Slate.fr.
Les stereotypes ont le quotidien dure
Pourquoi ces personnes ont-elles de fausses croyances aussi tenaces ? Favorablement, elles n’ont pas beaucoup d’imagination et seront reellement en gali?re informees sur la sideration traumatique,
Le minimum serait deja qu’elles se representent le risque encouru par la victime face a un violeur arme ou non qui menace sa life, a un violeur dont la determination criminelle et la haine en font un individu reellement dangereux (nos victimes decrivent limite toutes un regard de tueur qui les a tetanisees), a un violeur qui les nie, nos chosifie, les humilie et veut jouir de leur detresse.
Beverly Donofrio nous le rappelle, lors d’un braquage, d’un cambriolage, la toute premiere recommandation que l’on fera reste de ne surtout pas grand chose tenter, de se soumettre et d’obeir en raison des dangers graves encourus.
Faudrait-il, Afin de laver une victime de viol de tout soupcon de consentement ainsi que complicite, qu’elle soit grievement blessee ou morte ? Mes stereotypes catastrophiques ont le quotidien bien dure…
Ensuite, ces individus pourraient reflechir a et cela se passe dans la tete du violeur plutot que de se focaliser sur la victime et sur ce qu’elle a fait ou n’a nullement fera. Elles pourraient se rendre compte qu’il s’agit d’un predateur qui, reellement rarement, agit de facon impulsive, mais qui, tel 1 chasseur, premedite, organise sa traque, affute ses strategies et attend le heure.
Un etat de sideration qui paralyse la victime
Mes scenarios qu’il imagine font deja partie de sa jouissance perverse. Et dans ses strategies, il va elaborer des plans Afin de pouvoir commettre son crime dans les meilleures conditions, ainsi, faire en sorte que la victime ne puisse pas crier, ni se debattre ou fuir, ainsi, que personne ne puisse venir la secourir.
S’il connait la victime (ce qui est la situation dans pres de 80% des viols), il va organiser son impunite en lui imposant le silence, en la manipulant, en l’embrouillant, en faisant en sorte de creer chez elle des doutes et un sentiment de culpabilite et de honte.
Et contrairement au commun des mortels, et malheureusement de bien des specialistes censes prendre en charge les victimes, il sait tres bien ce qu’est un etat de sideration, qui paralyse la victime, car c’est ce qu’il cherche avant tout a mettre en place avec des strategies tres efficaces.
Ce pourrait i?tre donc la moindre des trucs que chacun s’informe sur les consequences et les mecanismes psychotraumatiques des violences, qui paraissent impeccablement connues et decrites depuis environ 30 ans, ainsi, que tous les specialises au contact des victimes soient formes a ces connaissances !
A commencer avec le mecanisme de sideration qui paralyse l’activite corticale d’la victime de viol et l’empeche de reagir. Cela eviterait pour les victimes de nombreux questions injustifiees, empreintes des pires soupcons.
Une effraction qui balaie des representations mentales
Notre viol cree une effraction psychique et balaie chacune des representations mentales, l’integralite des certitudes, le cortex se trouve aussi en panne (nous verrons que votre rade reste visible sur les IRM). Cela reste dans l’incapacite d’analyser ca et d’y reagir de facon adaptee. La victime reste comme petrifiee, elle ne va gui?re crier, ni parler, ni organiser de facon rationnelle sa defense.
Pour siderer une victime, il faudra :
— soit sa terroriser par la soudainete et la brutalite de l’agression, la reduire a l’impuissance via des menaces de mort, par des violences physiques et via une volonte de destruction inexorable ;
— soit ma paralyser avec le non-sens, le caractere incongru, incomprehensible, impensable de l’agression ainsi que sa mise en scene, qui est alors impossible a integrer, tel en situations de viols incestueux et de viols commis par des personnes au cadre de leurs fonctions de responsabilite et d’autorite (tel des professeurs, des entraineurs, des educateurs, des responsables religieux, Plusieurs soignants, etc.) Afin de les bambins et des adolescents (qui representent, ne l’oublions gui?re, environ Notre moitie des 150.000 des victimes de viol par an en France), ou Afin de nos adultes dans le cadre de relations de confiance, de responsabilite, ou la securite se
Les violences des plus siderantes seront celles qui sont nos plus «insensees», celles qui n’ont aucun sens par rapport au contexte, pas de sens par rapport a J’ai victime, avec rapport a le histoire, a ce qu’elle a fait ou pas, a votre qu’elle a dit ou pas. Le viol en fera part. Cette violence impensable ne concerne pas la victime, c’est une violence qui vient de la autre scene, celle de l’agresseur !