Sauf qu’il appelle. et que je ne reponds jamais pour qu’il laisse un message.
C’est notre truc a moi : j’aime entendre la voix avant de continuer. Et la, j’adore ses intonations, sa douceur, au point d’ecouter six fois : « Bon, on se rappelle plus tard. » Je lui reponds par texto. Et on se parle enfin. sans s’arreter pendant deux semaines. On a 25 ans l’integralite des deux, la meme envie « d’effectuer le metier de les reves », moi galeriste, lui monteur cinema, ainsi, analogues peurs. Les vacances de Noel approchent, il devra aller a Paris voir ses parents, il s’arretera a Dijon. je serai « son plus excellent cadeau ». Pour me mettre la pression, il n’y a pas mieux.
Dans la file d’attente du cinema :
C’est lui qui a propose d’observer ce film genial dont on lui rebat les oreilles depuis des semaines. Le restau, drole de conseil : on ne peut jamais se parler. mais on peut plus facilement s’embrasser. Me retrouver direct face a lui, d’un coup, je n’y arrive pas. J’ai peur, voila c’est simple, je suis morte de trouille. Donc, 1 quart d’heure avant, j’attends dans un cafe, de la je peux le voir arriver. Je le reconnais d’emblee. Petit, bon nombre plus petit que je ne le pensais, avec une tete d’oiseau. Manque tres excellent en fait. Mon coup de coeur n’en te prend pas un coup, au contraire. Il m’emeut avec sa parka trop grande. Me revient en memoire la rencontre avec un autre mec : rien qu’a la facon dont il portait son echarpe beaucoup serree au cou, j’avais eu envie de m’enfuir.
J’arrive des jambes flageolantes.
Je croyais qu’on allait se devisager, qu’il allait me toiser. Je croyais que j’allais regretter qu’il soit si petit. Rien de bien ca. S’il me regarde, votre n’est nullement pour me juger. On cause tout juste. On reste tres emus. C’est plus des retrouvailles qu’une premiere rencontre. Et quand il me dit : « Et quand on zappait le restau ? », il m’acheve. Apres six mois d’amour a distance, on vient enfin de s’installer ensemble a Dijon. Ingrid, 25 annees
- Sur Meetic:A 31 annees, je viens de rompre, ainsi, apres un gros blues, et six mois de celibat, j’ai envie d’une « belle rencontre qui va se faire ailleurs », comme evoque la pub du website. Pendant des semaines, je garde l’espoir que quelqu’un apparaitra par miracle sur l’ecran, avec un sourire aux levres, ainsi, me dira quelque chose de beau. Pas l’eternel : « On se retrouve ou ? » Huit rencontres en six mois. Naturellement, je ne fais gui?re que ca, je suis beaucoup, mais a chaque clic, j’espere.
Di?s que j’arrive i la vanille, il est la : il est excellent. Une heure apres, je realise qu’on parle non-stop, qu’on rigole.
Au cafe, a deux aucune chez moi : Il semble deja devant une biere quand j’arrive. Il semble beau.
Mais son sourire continue de me charmer. Et au bout d’une heure, je realise qu’on parle non-stop, de bien et de rien. Surtout aucun nous. Et enfin, enfin. jamais d’interrogatoire bidon : « C’est qui ton acteur prefere ? » « Et si tu partais sur une ile deserte, tu emporterais quoi comme livre ? » On se assez, je l’ecoute me vanter le coup de pied de Ronaldo. Au fera Cela reste patissier. Moi plus trop danseuse de flamenco, je lui dis en deux mots ma vie : prof de maths, amoureuse d’Almodovar, 1 chat, deux parents a Toulouse. Pas tres fun. Il regarde avec le excellent sourire : « j’ai trouve ca plutot excitant, moi. » Autant dire qu’en sortant de notre rendez-vous, je me dis qu’il est loin d’etre l’homme de ma life ! Je retourne sur le Net pour trouver un mec « plus conforme »: plus age que moi, moins foot, plus cinema inde. Mais je n’oublie pas a quel point J’me suis marree avec Jean-Marie. Quinze journees apres, j’habite dans ses bras. Et j’y suis toujours. Angela, 31 ans