Le troisieme cabinet dirige via le milliardaire de Tripoli est le fruit d’un marchandage local et regional.
Nagib Mikati, apres la priere du vendredi et avant sa visite a Baabda, a l’issue de laquelle fut annoncee, le 10 septembre, la formation d’un nouveau gouvernement, treize mois apres la demission de celui de Hassane Diab.
Comme forcement au Liban, bien s’est joue dans les coulisses. Jusqu’a la veille de sa naissance, vendredi, le cabinet Mikati a fait l’objet de nombreuses tractations entre 2 portes, a Beyrouth, puis a Bagdad, Teheran, Washington et Paris. Non que la formation d’un gouvernement au Liban soit un enjeu international de premier plan, mais plutot que tout le monde avait interet, dans un climat de grand bargain regional, a ce que la situation se debloque. De fortes pressions exterieures ont permis d’aboutir a un compromis local et regional apres treize mois d’impasse.
« C’est le gouvernement Macron-Raissi », resume votre diplomate du Golfe, qui observe la situation avec circonspection.
J’ai visite du president francais, Emmanuel Macron, le 29 aout soir en Irak, aurait largement contribue a debloquer la situation, d’apri?s diverses sources concordantes. Lors du sommet de Bagdad, qui visait a offrir une scene de dialogue aux multiples acteurs regionaux, le president francais pourrait etre alle, de sa propre propre initiative et contrairement a ce que le protocole prevoit, a Notre rencontre du ministre iranien des Affaires etrangeres, Hossein Amir-Abdollahian, ainsi, l’aurait invite a se rendre a Paris. Selon des sources diplomatiques presentes sur place, Emmanuel Macron aurait enfile c’est parti le desir francais d’une cooperation plus etroite avec l’Iran, en particulier au Liban, et J’ai volonte de Paris d’investir en Iran et en Irak. A la suite du deplacement du locataire de l’Elysee, la compagnie Total a signe votre accord de 27 milliards de dollars avec le gouvernement irakien, sur lequel les factions pro-iraniennes ont une influence non negligeable. « Macron a besoin d’une entente avec l’Iran pour abriter nos interets francais en Irak », developpe un bon connaisseur du dossier. Quelques jours plus tard, le president francais s’entretenait avec son homologue iranien, Ebrahim Raissi, qui lui assurait que Teheran n’epargnerait « aucun effort » Afin de aider a la formation d’un gouvernement au Liban. La moitie du chemin etait ainsi faite.
« Notre Hezbollah, accessoire determinant »A partir de la, des trucs se seront accelerees, alors que rien ne laissait presager un deblocage via la scene locale. « Nous avons suivi tous ces developpements minutieusement », confirme a demi-mot 1 proche du Premier ministre Nagib Mikati, qui a le merite d’avoir su saisir l’opportunite. « Les Americains ont aussi joue un role positif », ajoute-t-il, mettant en avant le fait que Washington desire empi?cher que ca ne devienne chaotique au Liban.Ayant recu le feu
Lire aussi
Le Premier ministre a deja eu une reunion informelle avec son equipe
La France n’a pas ete en demeure. Aussi que Paris s’accroche encore a son initiative et souhaite a tout tarifs qu’un gouvernement voit Au moment, nos diplomates francais ont deploye de larges efforts pour parvenir a leurs fins. Selon un membre de l’equipe Mikati, ce dernier a recu un appel du chef d’une DGSE, Bernard Emie, ex-ambassadeur au Liban et que l’on evoque proche du milliardaire de Tripoli, deux jours avant ma formation du gouvernement. M. Emie aurait insiste afin que le gouvernement soit forme, que des concessions concernant les conditions prealables soient faites et conseille de mettre de cote la question du tiers de blocage, que les opposants au president Jacques Aoun lui reprochaient de revendiquer lors des tractations gouvernementales. « Emie nous a certain que, de toute maniere, Aoun ne pouvait pas grand chose Realiser de le tiers de blocage etant donne que le gouvernement ne durera que certains mois jusqu’aux elections legislatives du printemps 2022 », dit le membre de l’equipe Mikati. Quelques sources concordantes confirment que Notre pression francaise fut tres forte et J’ai communication continue avec Nagib Mikati.
Les Americains ont aussi mis le top a l’etrier. « Dorothy Shea (l’ambassadrice americaine au Liban) a appele Jacques Aoun a deux reprises au cours des deux derniers jours precedant la signature du decret vendredi a Baabda, pour lui garantir que Washington etait en faveur en formation du gouvernement », confirme un diplomate occidental. C’est dans la meme logique que Washington a fait une exception a toutes les sanctions touchant l’ensemble de ceux qui commercent avec la Syrie, via la loi Cesar, en permettant au Liban d’importer du gaz egyptien via la Jordanie et la Syrie. Mes Etats-Unis ont donne un feu vert a votre projet franchement apres que Hassan Nasrallah eut annonce que le Liban allait recevoir du petrole iranien. Depuis, une delegation libanaise s’est rendue a Damas et une reunion s’est tenue a Amman, bien i§a sous le regard approbateur de Washington