«On etait tes amis par pitie pour toi» : a J’ai rentree, la torture va recommencer
LE PLUS. Theo est lyceen cela n’est pas son grand prenom. Cette annee, il revient en terminale. Les derniers mois tout d’Place for ADS un long chemin de croix dans cette jungle d’eleves qui, souvent, n’ont de pitie Afin de personne. Parce que Theo n’est gui?re exactement semblable a ses camarades, ils lui ont deja fait vivre l’enfer. Un enfer qui reprend donc ces jours-ci. Temoignage.
Edite via henrirouillier Auteur parraine via Rozenn
Deux lyceens lors de l’epreuve de philosophie du baccalaureat a Strasbourg, le 15 juin 2016 (F. FLORIN/AFP).
La vie tout d’un adolescent n’est pas forcement facile l’integralite des jours. D’autant plus si l’on est isole. C’est mon cas.
J’suis un lyceen en terminale litteraire vivant en region parisienne. Fils de parents divorces dont votre qui vit a l’etranger. Niveau famille, j’ai le minimum : tante, grand-mere, oncle et cousins. Le probleme se situe sur le plan amical. Je suis un eleve precoce, j’ai de la peine d’apprentissage et de relationnel au milieu des autres.
Mon surnom ? Le «SAF», «sans amis fixe»
J’ai fera ma sixieme et ma cinquieme dans un college prive ou on me traitait comme un paria, mais j’avais peur de le dire a ma maman. Je n’y avais aucun ami. J’etais seul constamment Afin de bien faire. Une equipe en sport ? On ne me choisissait jamais. L’enseignant devait intervenir et, a chaque fois, obliger un groupe a me prendre avec eux.
A chaque fois, j’etais mis sur la touche peu importe le sport. Mon surnom ? Le «saf», traduisez par «sans amis fixe». C’est Di?s Que
Notre midi, je mangeais seul dans un coin du self. J’avais l’impression d’etre dans une cage au milieu des spectateurs qui passent et qui jettent, a defaut de pain, des regards hilares et froids.
«Mais tu es tout seul»
Ma pire angoisse bien aujourd’hui ? L’enseignant qui dit aux eleves de se mettre en groupe. Je me retrouvais forcement seul. A la fin, je prenais les devant et demandais en direct au professeur si je ne pouvais jamais etre seul. Correctement evidemment, les autres eleves me riaient au nez.
Encore pire, des sorties scolaires. On nous disait «deux via deux les bambins». Comme a mon habitude, je me positionnais en direct a J’ai toute fin du rang. Les encadrants y etaient indifferents.
Je me rappellerai forcement d’une fois, au cours de la sortie au sein d’ un musee, ou une vieille dame m’a evoque : «Mais tu es sans elle ?». J’me suis fige sur place comme foudroye. Elle s’en est allee. J’ai pleure une agreable partie d’une nuit.
«C’est lui, le gros boeuf sans amis ?»
Ce n’est qu’une infime partie du experience au sein d’ votre college. Arrive en quatrieme dans mon collegue de secteur, Je visite un veritable zoo. J’essaie de m’ouvrir aux autres, de parler a des personnes de ma classe. Aucune ne daigne me repondre. J’ai l’impression qu’ils se seront passes le mot de college en college.
Arrive en troisieme, j’arrive a rentrer dans un groupe d’amis. Toute l’annee, nous restons ensemble. On mange ensemble, on rigole ensemble, on traine dans la cour ensemble, mais aucun ne desire me voir en dehors du lycee. Mais J’me disais que c’etait normal, qu’on etait amis qu’au college.
L’annee se termine dans l’obtention du brevet. J’suis admis en seconde generale. Debut d’annee : je suis content de devenir dans la meme classe que deux de mes amis de troisieme. Mais la, revirement total de situation. Ils ne me parlent plus. Ils ignorent totalement la voix quand je leur parle. J’essaye beaucoup de me faire d’autres amis mais personne ne veut accepter notre amitie. Notre pire, j’ai ete quand je mangeais seul au self, ou J’ai fois ou une fille m’a regarde de haut en bas avant de dire a sa cherie : «C’est lui le gros porc sans amis ?»
«On etait tes amis via pitie, mais la on en a assez»
Un jour, je sortais du epreuve de sciences quand j’ai aussi entendu quelqu’un crier «sale gros porc», suivi tout d’un «pede». Je me suis retourne mais je n’ai pas reussi a le voir, j’ai juste entendu qu’il courait dans l’escalier (je parle au singulier mais je n’exclue nullement qu’ils puissent avoir ete diverses).
Une autre fois, j’etais dans un supermarche seul, j’y ai decouvert un garcon de mon lycee (mignon qui me plait, qui est hetero) et je lui ai fait un sourire. Cela m’a crie dessus qu’il n’etait gui?re «pede», qu’il n’etait nullement pret a se faire «enfiler» et s’en est alle en rigolant.
Mes lyceens m’ignoraient totalement. Ils passaient devant moi comme si je n’existais pas. J’ai alors decide d’envoyer plein de message Facebook a mes amis de troisieme Afin de leur demander ce qu’il se passait, et pourquoi ils ne me parlaient plus.
Et la, apres une attente de 3 semaines ainsi que tres nombreux messages, l’un d’entre eux me repond enfin. Un simple message :
«En fait, on etait tes amis par pitie pour toi mais la on en a marre.»
Je n’arrivais jamais a y croire. Non, jamais eux. Ce n’est nullement possible, nullement ceux ayant ete les seuls amis. J’en hurle en permanence.
Je commence a me scarifier
Je decouvre alors la scarification en trainant via des chansons suicidaires sur YouTube. J’essaie. Sur les cuisses, c’est moins visible et on a d’une place a profusion. Je venais de decouvrir une addiction qui me colle bien a les bras. C’est a la moitie du annee de seconde que je fais ma toute premiere tentative.
Mere part en vacances chez des amis, enfant assez grand concernant se garder. Je fonce sur l’armoire a pharmacie. J’avale sans meme analyser votre que je prends, avec de grandes rasades de vin. Je m’endors mais J’me reveille malheureusement certains heures apres avec une gueule de bois et un sentiment d’echec. Sur finir, J’me dis que je n’arrive meme nullement a me suicider.
Fin d’annee, je passe en premiere litteraire. Mes vacances se deroulent i chaque fois pareil, aucune sortie en famille. Aucun cinema entre amis. Pas de piscine en famille. J’me dis aussi que je ne suis nullement fait Afin de vivre en societe.